Login

L'actu d'Arvalis Chaleur exceptionnelle d'octobre : les impacts possibles sur les céréales semées

Jean-Charles Deswarte revient sur les conséquences possibles des chaleurs exceptionnelles d'octobre sur les levées des céréales d'automne. (©Arvalis-Institut du végétal)

L’épisode de douceur, voire de chaleur automnale inédite, place octobre 2022 au rang du mois d’octobre le plus chaud depuis plus de 40 ans. Quelles conséquences pour les céréales d’hiver qui viennent d’être implantées ?

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Sur la période du 1er au 31 octobre, en moyenne sur près de 300 stations météorologiques bénéficiant d’un historique supérieur à 20 ans, l’anomalie de température a été de + 3,3°C (16,3°C au lieu de 13,0°C). Autrement dit, nous avons bénéficié en octobre de températures habituellement rencontrées en septembre.

Evidemment, cette météorologie atypique a été associée à un rayonnement moyen en légère hausse (+ 4 %) et à des précipitations en baisse sur 80 % du territoire.

Ecart de cumul de températures (en degrés-jour) entre le 1er et le 31 octobre 2022 par rapport à la médiane 2002/2021 (©Arvalis-Institut du végétal)
 

Une émission accélérée de feuilles d’un gabarit supérieur

D’un point de vue physiologique, des températures aussi douces voire chaudes vont évidemment impacter la croissance et le développement des céréales :

Le contexte 2022 va donc générer des feuilles légèrement plus grandes, et une émission accélérée. La surface foliaire va donc croître plus vite qu’à l’accoutumée, ce que l’on peut déjà voir dans les parcelles qui apparaissent très « vertes » pour un début novembre.

Les espèces et variétés alternatives « galopent »

Les températures rencontrées ont été peu propices à la vernalisation. Pour les espèces d’hiver nécessitant une vernalisation ou freinées par la durée du jour, le cumul thermique actuel n’impacte pas la phénologie de l’année. À l’inverse, les espèces alternatives ou de printemps (blé dur, orge de printemps, mais aussi et surtout les Cipan et Cive) vont être fortement accélérées par la chaleur de ces dernières semaines. La manifestation la plus visible peut être l’épiaison d’espèces précoces implantées cet été pour couvrir les sols.

Les céréales n’ont pas encore expérimenté des températures fraîches voire froides nécessaires à l’endurcissement vis-à-vis du gel. Le scénario à craindre serait donc une chute brutale et significative des températures et l’apparition rapide de gelées fortes.

Quelques points de vigilance

Parallèlement, les conséquences agronomiques et sanitaires de la période chaude et sèche semblent plus impactantes :

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement